Ski nordique

« Encore le goût »

Après deux journées de congé, Alex Harvey prendra la direction de la Finlande en prévision de la Coupe du monde de Lahti. Un sprint libre [samedi] et un 15 km classique [dimanche] sont au programme. La saison se terminera la semaine suivante avec le sprint de Drammen [11 mars] et le traditionnel 50 km d’Holmenkollen, à Oslo [14 mars]. « Je serai en mode survie », a prévenu celui qui occupe le huitième rang au classement de la Coupe du monde. « En mars, la forme tombe parfois vite. Mais je suis encore motivé et j’ai le goût de faire des courses, ce qui est le plus important à ce temps-ci de l’année. »

— Simon Drouin, La Presse

Ski nordique

« J’aurais dû être fin finaud… »

Alex Harvey avait les jambes – et les skis – pour monter sur le podium. Mais son impétuosité l’a déjoué. À force de se mettre le nez devant, il a fini par s’essouffler.

Harvey a pris le cinquième rang du 50 km classique, épreuve de clôture des Championnats du monde de ski nordique de Falun, hier.

Disputée sous les flocons et sur une surface très molle et collante, la course a été une véritable guerre d’usure. Tacticien hors pair, Petter Northug s’est imposé dans l’ultime ligne droite après s’être caché toute la journée à l’arrière du peloton. Le Norvégien de 29 ans a ainsi remporté sa quatrième médaille d’or en Suède, son premier titre sur 50 km depuis 2011.

« Facile à dire en rétrospective, mais j’aurais dû être fin finaud comme Northug », a regretté Harvey, qui est venu à un cheveu d’accrocher la locomotive norvégienne dans le dernier raidillon, à un demi-kilomètre de la ligne d’arrivée.

Le fondeur de Saint-Ferréol-les-Neiges a dû se contenter de jouer les spectateurs alors que le podium se décidait devant. « Je n’avais plus de gaz », a reconnu celui qui a conclu à un peu plus de trois secondes de la troisième place. « Je poussais, mais je n’avais rien dans les bras, rien dans les jambes. »

Harvey ne se souvenait pas d’un 50 km aussi dur et aussi long : presque deux heures et demie. « En ski du fond, c’est du stock, a souligné son entraîneur Louis Bouchard. Il n’y a pas de moments de récupération comme en vélo. » Les organisateurs ont même sorti de grosses pelles pour dégager quelques montées stratégiques.

En excellente forme, le Canadien de 26 ans avait choisi de skier aux avant-postes, prêt à parer à toute attaque et calquant sa course sur celle du Suédois Johan Olsson, le grand favori.

Or, l’accumulation de neige pénalisait les premiers, qui traçaient la voie pour les autres. Ceux-ci, comme Northug, avaient beau jeu de suivre et de préserver leur énergie. Olsson a fait quelques vains efforts pour tenter de s’échapper, avant de se résigner à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée, non sans manifester son impatience.

« Il s’en est rendu compte peut-être juste assez tôt pour sauver les meubles », a constaté Harvey. Le Suédois de 34 ans a en effet obtenu le bronze après avoir repris le Russe Maxim Vylegzhanin dans le final.

SATISFAISANT, MAIS…

Auteur d’un changement de skis audacieux avant le dernier tour, le Tchèque Lukas Bauer, 37 ans, a gagné son pari et causé la surprise en arrachant l’argent, sa deuxième médaille mondiale après celle de 2009.

Harvey, lui, a égalé son meilleur résultat sur la distance. Il avait aussi fini cinquième à Oslo en 2011 dans la foulée de son titre au sprint par équipes.

« Un top 5, c’est quand même super, c’est juste que je me sentais vraiment bien. Ça me laisse un goût un peu amer de terminer comme ça. »

— Alex Harvey

« Si j’avais été plus intelligent tactiquement, ça aurait peut-être été mieux, a-t-il analysé. Mais je m’en serais voulu de rester 15e et qu’Olsson se détache avec Vylegzhanin. »

Médaillé d’argent au sprint individuel et de bronze au skiathlon, le Québécois a rempli sa mission en Suède. Cette prestation lui permet d’enterrer le mauvais souvenir des Jeux olympiques de Sotchi. « Ç’a été des super performances tous les jours, autant au niveau physique que de l’équipement, a souligné Harvey. Ça me remet sur la bonne voie et me reconfirme ce que je pensais déjà : je suis capable de vraiment bien me préparer pour les grands championnats. »

Les autres Canadiens

19. Grame Killick (+1 min 44,1 s) 30. Ivan Babikov (+3 min 48,4 s)

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